Eau

 Correspondances

 
Matière liquide  Froid et humide
Lune : nouvelle  Tarots : coupes
Signes Astrologiques : Cancer, Scorpion, Poissons Maisons astrologiques : IV, VIII, XII 
Physiologie : lymphe  Biologie : passivité, réceptivité, repos 
Psychologie : mémoire, avidité, sensibilité  Destinée : soumission, imitation, "panurgisme" 
Parties du corps : épigastre et estomac, génitoires, pieds  Orientation : ouest
Lettre Enochienne : Ger  Grand Roi Enochien : Raagigsl
Nom Hindou : Apas  Chakra : Svadhisthana
Dieu Celte :  ? Elemental : Ondin
Mots-clés : Pureté, lustration, purification, épreuves, origine, source de vie, chaos primordial

Traditionnellement, l'eau a deux grandes significations. Tout d'abord, l'élément originel, celui qui est à la fois la matrice et le chaos, celle qui abreuve, la mère-mer et l'infini des possibles. Ensuite, l'élément qui débarrasse de toute impureté, donc qui purifie, qui ressource, mais qui peut aussi détruire. On peut aussi évoquer le sang, qui est l'eau de la vie...
Dans l'antiquité, les rivières avaient leurs dieux ou déesses, les sources leurs génies.  Les dieux de la mer ou de l'océan étaient parmi les plus puissants, et leurs colères redoutables.

Dans l'ancienne Egypte, le dieu solaire Atoum émerge de l'océan primordial, avant de donner naissance à Chou (air) et Tefnout (l'humidité). La vie, c'était aussi le Nil et ses crues à la saison de l'Akhet. Le dieu-bélier Khnoum était réputé pour présider à ces crues, et donc décider de l'abondance des récoltes, ce qui signifiait souvent la différence entre la vie et la mort. La source du Nil n'est elle-pas aussi l'entrée du royaume des morts ?
Quelques noms égyptiens liés à l'eau :
(mw) eau, liquide
(mwy ou mwyt) les eaux corporelles : salive, semence, urine
(3kht)  La saison de l'inondation, l'Akhet.
(ii) laver
(imht) la source du Nil, le monde inférieur, l'entrée du royaume des morts
(w3w) vague
(w'b) être pur, laver, purifier
(wdjnw) torrent, flot
(bbt) courant, tourbillon
(nww) le Noun, l'océan primordial
(h'py)  le dieu-Nil
(swri) boire, se désaltérer
(kbhw) fraîcheur, eau froide, libation
(thb) baigner, immerger

    Dans la mythologie Nordique, lors de la création, c'est le géant Ymir qui a été formé par les premières eaux printanières ruisselant de la fonte des glaciers. L'on associera aussi à l'eau le dieu de la navigation, Njörd. Cette mythologie nordico-germanique pose cependant un problème : la glace y est considérée comme un élément. Il convient donc de distinguer quand il s'agit de glace/eau, de glace/terre ou encore de glace/anti-feu. Ici, lorsque nous évoquerons la glace, nous ne le ferons que sous son aspect aquatique.
Plusieurs runes du Futhark sont liées à l'eau. Uruz est une source, semence cosmique, ou encore la grande vache Audhumla qui fut la nourrice de Ymir.  En tant qu'union du feu et de la glace, on peut considérer Hagalaz comme liée à l'eau, d'autant qu'elle représente aussi l'oeuf cosmique contenant la semence du géant originel Ymir. Laguz est la rune de l'eau, source de toute vie organique, mais aussi initiatrice.
 

    Il est difficile de savoir si les Celtes utilisaient les éléments de la manière dont nous les comprenons. Mais il est toujours possible de relier certains concepts celtiques à nos quatre éléments actuels (à propos des lettres de l'alphabet Ogham, la documentation est trop peu importante pour avoir une quelconque certitude).
L'eau purificatrice et révélatrice, élément de connaissances, de guérison et de prophéties, était utilisée par les Druides. La grande fête d'Imbolc était une fête de lustration, de purification rituelle. L'eau était également utilisée lors de certains sacrifices (noyades). L'eau était aussi un moyen de passage vers l'autre monde, un monde-matrice de la mère-mer. On trouve nombre de fontaines de santé et de fontaines divinatoires dans l'imaginaire celtique. On citera aussi les villes englouties, telles Caer-Ys ou Gwyddno Garanhir.
A propos des quatre îles sacrées des Celtes, l'on peut relier l'eau à Murias, et à son gardien Semias, là où se trouve le chaudron du Dagda.
Chez les Irlandais, c'est Ler, père de Manannan, qui est le dieu de l'océan. Diancecht, le dieu-médecin des Tuatha dé Danann, utilise une fontaine pour ressusciter les morts. Etain est transformée en flaque d'eau, et plus tard, sous forme de ver, tombe dans la coupe de la femme du roi d'Ulster, dont elle renaîtra. Dans le nom "Morgane", reine de l'île d'Avallon, dans l'autre monde, on peut voir la signification "née de la mer".  Mais il est difficile de trouver un véritable dieu lié à l'eau dans le panthéon celte. Du fait du côté "originel" et "maternel" des eaux, peut-être est-il possible de rattacher la fonction de déesse des eaux à l'un des aspects de la grande déesse (Brigid ?).

    En symbologie Chinoise, tout est un peu plus compliqué du fait que les éléments orientaux diffèrent des occidentaux. La symbolique chinoise reconnaît cinq éléments : feu, eau, terre, bois, métal. Mais en étudiant le Yi King, le livre des transformations, nous pouvons établir des analogies entre les Pa Koua (trigrammes) et les quatre éléments occidentaux. Ceux liés à l'eau sont :
Touei, le lac (sud-est)
K'an, l'eau, l'insondable (ouest, automne)
 

    On trouve aussi des références aux éléments dans l'Hindouisme, plus particulièrement dans les sept chakras. Les quatre premiers chakras sont reliés à ces éléments. Le chakra de l'eau est Svadhisthana.  Dans la mythologie hindouiste, Soma est le dieu-liqueur d'immortalité. Et Indra, le "maître de l'énergie", celui qui boit le Soma.

Côté parallèle sang-eau, on regardera du côté de la mythologie Aztèque, où le liquide de vie, le chalchiuatl, devait être répandu pour éviter la mort du Soleil.

Les Dogons considéraient aussi l'eau comme la lumière et le verbe. Une manière originale de voir l'élément liquide.

Chez les Gréco-romains, Poséidon / Neptune était le dieu maritime. Mais l'on trouvait aussi nombre de divinités et créatures aquatiques, parmi lesquelles le titan Oceanos, l'océan cosmique, les sirènes,  Nérée et ses filles les Néréides... Et n'oublions pas Aphrodite / Vénus, qui est née des eaux mais aussi du sang d'Ouranos / Uranus répandu sur les flots. Enfin, il faut évoquer les eaux souterraines, le Styx qu'il faut franchir pour atteindre le royaume des morts, mais qui peut aussi apporter l'invulnérabilité comme il est décrit dans la légende d'Achille.

L'eau joue un grand rôle dans les pratiques du christianisme, tant pour l'onction (baptême) que pour la purification (bénédiction, exorcisme...). C'est aussi l'eau du déluge, mais cette légende-là est commune à la plupart des mythologies moyen-orientales depuis les Sumériens.

Dans la magie occidentale du moyen-âge, on trouve nombre de textes liés aux rites de l'eau. Par exemple,
voici un exorcisme de l'eau en latin :
"Fiat firmamentum in medio aquarum et separet aquas ab aquis, quae superius sicut quae inferius, et quae inferius sicut quae superius, ad perpetranda miracula rei unius. Sol ejus pater est, luna mater et ventus hanc gestavit in utero suo, ascendit a terra ad coelum et rursus a coelo in terram descendit. Exorciso te, creatura aquae, ut sis mihi speculum Dei vivi in operibus ejus et fons vitae, et ablutio peccatorum. Amen."
Dans ces rites, l'eau était en permanence sur l'autel.

La magie moderne, plus particulièrement  néo-païenne ou de la Wicca, utilise l'eau dans ses rituels, comme élément purificateur.

Dans nombre de traditions, il n'est pas rare d'utiliser le sang dans son acceptation "d'eau de vie". On considère que du sang de l'opérateur est l'un des éléments les plus puissants à offrir en sacrifice.
 
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